14 avril 2006

High Fidelity

Then... and now.

J'ai lu les premières pages, un chapitre ou deux. Je me suis faite une idée. Je me suis dit "ah oui, je vois le genre, trentenaire célibataire en pleine crise existentielle, qui nous fait partager ses déboires amoureux, ses doutes et ses angoisses d'homme moderne ou d'ado pas mûri...". J'ai craint que ce ne soit vide et vaguement ennuyeux. Mais rapidement l'affaire s'est corsée. Le loser s'est transformé sous mes yeux en connard égocentrique, en branleur incapable. L'intérêt a surgi, j'ai commencé à détester Rob.

Ce livre n'est pas glamour, bien qu'il parle d'amour. N'allez pas croire cependant qu'il est triste ou tragique, pour tout dire il est charmant et souvent drôle. Il est plein de détails, situations ou traits de caractères, décrits avec intelligence et justesse au milieu du flou d'une vision un brin désabusée et contemplative de la vie. Il est aussi plein de références culturelles, films ou chansons. La musique y est en effet affaire sérieuse, "What matters is what you like, not what you're like". Il ne s'y passe pas grand-chose, on pourrait presque croire que la fin de l'histoire nous ramène au point de départ. En effet Rob reprend goût à la vie et à l'action en revenant à ses anciennes amours. Pourtant qu'on ne s'y trompe pas, le cycle est rompu, le deuil de ses histoires d'ado et son ultime prise de conscience ont changé l'homme ("more of a man" se sent-il). On reconnaît ici ou là des personnages stéréotypés, dont les portraits sont brossés à la perfection. Les soirées de cadres où l'on parle de chiens, le sourire compatissant dans la queue du cinéma le dimanche, on s'y croirait, on partage le malaise. Les chapitres sont courts, comme en rappel de ces listes que Rob et ses amis passent leur temps à faire. Le style est efficace, délectable.

Finalement Rob est attachant, rêveur avec sa liste exhaustive de métiers favoris, pathétique quand il plonge dans l'herbe humide pour se cacher de son ex, angoissé à l'idée de révéler au public le top 5 de ses meilleures chansons qu'il n'arrive alors plus à établir, déçu par la femme, la vraie, alors que lui croyait à celle dévouée et admirative des films romantiques. Finalement je suis emballée.

09 avril 2006

Leisure For Pleasure

Hier soir, avec un ami, au Fiacre, petit bar d'une petite rue de Bordeaux, concert du groupe Leisure. Une entrée à 3€, le mec du bar qui plaisante et qui sourit, sans chauvinisme, ça change de Paris. Nick vient discuter foot, François et Siam nous saluent et échangent quelques mots : à quelques minutes du concert, les membres du groupe ont l'air détendu.
On descend dans la cave, les murs sont en pierre, l'espace assez restreint et bien rempli, le son n'est pas trop fort, l'atmosphère pas trop enfumée. Le groupe se met en place, Siam, le chanteur, tarde ou se fait prier, il arrivé bière à la main. Rock'n Roll Star. Le groupe va alors enchainer les morceaux.
Get Your Mind (il me semble), puis Rock'n Roll Eyes fixent les règles du jeu. Les Leisure jouent vite, ils envoient du rythme, leur musique est typée britannique avec ce parti-pris pour la mélodie pop, et si les influences s'entendent, les compositions sont bonnes avant tout. Et ça fonctionne. On entre directement dans l'ambiance, on capte l'esprit et on ne lâche pas pendant les 40 minutes du set.
Les chansons défilent, Leisure For Pleasure, Emilie Was Mine, What Kind Of You Is Real, le single. Seuls défauts, la voix très en recul sur la musique parait brouillonne et le batteur en fait des tonnes. François, le soliste gaucher, plante ses yeux dans ses chaussures, Nick gigote un peu dans l'espace limité qu'il partage avec la bassiste. Siam - attitude ou besoin ? - se tourne vers le batteur entre chaque morceau.
Les lumières se tamisent pour Girl Allright, le soin est moins propre et la chanson perd en qualité par rapport à la démo. Siam annonce les deux derniers morceaux, la fin est déclarée plus rock. Sur Tell Her We're Kings, mon ami me fait un signe de la main "Celle-ci est au dessus du lot". Disons surtout qu'elle est faite pour être jouée live. Dans la même lignée, Tears In A Riot clôture le concert.
Pas de rappels, pas de reprises, un poil abrupt, mais finalement est-ce nécessaire ?

http://leisuretheband.free.fr